Liberté d’expression ? Avis défavorable !

La Commission « de la liberté d’expression* » s’est réunie le 1er août 2024 au ministère du travail, à Paris.

Votre syndicat préféré a pris le métro ce matin, dès potron-minet, pour se rendre au ministère du travail.

Réunion au sommet avec la Direction Générale du travail et les syndicats.

Et qu’est-ce qu’on faisait là, nous ?

C’est que suite à un arrêt de la cour de cassation, très favorable pour nous, le Syndicat des Gilets Jaunes peut participer aux élections TPE 2024 (voir notre article).

Pour rappel, ces élections concernent 5 millions de salariés.

Donc chaque syndicat a produit une propagande qui sera publiée sur le site du Ministère du travail.

La commission d’aujourd’hui, c’était pour que chaque organisation syndicale donne un avis sur la propagande des autres.

Ah bon ? On est dans une élection, on est concurrents, et on va devoir « juger » la com’ des autres ? Et les autres vont « juger » la nôtre ?

Bon comme on est curieux, on y est allé.

Entrée, contrôle des sacs, portique, pièce d’identité, on vient nous chercher dans le hall.

Long couloir, salle de réunion, 7 personnes de la DGT (direction générale du travail), des représentants de syndicats, la plupart en visio sur un grand écran.

C’est parti, voilà la com’ du Syndicat des Gilets Jaunes qui s’affiche en grand large.

Silence.

Puis des petites mains se lèvent sur l’écran, les syndicats veulent tous prendre la parole.

Et les uns après les autres, comme au tribunal, la CGT, la CFDT, FO, la CFTC, la CGC, ont tous dit : c’est pas possible cette com, c’est diffamant pour nous, on ne peut pas accepter ça : AVIS DEFAVORABLE.

Du jamais vu dans cette commission.

D’habitude, les organisations syndicales se donnent des avis favorables les unes aux autres et la réunion se déroule pépère.

Là elles étaient effectivement toutes d’accord, mais contre nous.

On s’est exprimé vous pensez bien.

Des organisations qui prônent les belles valeurs de liberté, de démocratie, qui

  1.  nous attaquent au tribunal pour qu’on ne participe pas à ces élections,
  2.  nous insultent en audience par la voix de leurs avocats, nous traitant de « mafia » et
  3. veulent censurer notre communication auprès des salariés…

A la suite de ces « avis », le Ministère du travail rendra une décision fin août pour savoir si notre com’ sera publiée ou… supprimée !

On a hâte de voir ça.

Vous voulez la voir, cette com’ qui fait tant polémique ?

Les seuls avis qui nous intéressent, sont ceux des 5 millions de salariés qui travaillent dans les TPE (très petites entreprises) ou chez les particuliers employeurs et qui seront appelés à voter du 25 novembre au 9 décembre 2024.

C’est ça, la démocratie.

On ne lâche RIEN.

* de son vrai nom : la CNOV (commission nationale des opérations de vote)

La CNOV code du travail
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006072050/LEGISCTA000024280444/
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000042174928