Adecco, Manpower, Randstat, CRIT… Toutes ces boîtes d’intérim qui brassent des milliards d’euros grâce à l’emploi précaire et aux centaines de milliers de salariés « à disposition » d’autres boîtes, attaquent le Syndicat des Gilets Jaunes.
Pourquoi ? Parce que nous avons l’outrecuidance de vouloir nous implanter chez elles et participer aux prochaines élections des représentants du personnel.
Ces grandes entreprises n’ont pas l’habitude d’être bousculées et souhaitent conserver la douce quiétude d’un paysage syndical confortable et maîtrisé.
Dans ce monde idyllique, les syndicats représentatifs installés depuis des années, touchent des centaines de milliers d’euros de subventions et signent des accords extrêmement défavorables aux intérimaires. Des accords inversement très favorables aux directions. Nous y reviendrons.
Dans ce contexte de rêve, pourquoi ces grandes entreprises accepteraient-elles le moindre risque de changement, nous vous le demandons !
Elles ne tolèrent ABSOLUMENT PAS la présence d’un syndicat indépendant, donc incontrôlable.
Voilà pourquoi ces 4 grandes multinationales, Adecco, Manpower, Randstat et CRIT, nous attaquent en justice avec leur armada de cabinets d’avocats hors de prix, leur puissance de frappe et leurs réseaux qui montent jusqu’au sommet de l’État.
Et nous n’exagérons pas.
Rappelons les deux scandales récents de pantouflage chez Adecco et Manpower.
Le terme de « pantouflage » désigne le fait pour un haut fonctionnaire d’aller travailler dans une entreprise privée, avec les conflits d’intérêts que cela est susceptible d’entraîner…
En 2022, l’ancienne porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a rejoint le groupe Adecco, « leader mondial des solutions en ressources humaines » comme il se nomme lui-même, dont le siège se trouve à…. Zurich en Suisse.
Toujours en 2022, c’est l’ancienne ministre du Travail Muriel Pénicaud qui a rejoint le conseil d’administration de Manpower, autre géant de l’intérim.
Quand ces grosses boîtes d’intérim signent des contrats avec des administrations publiques qui paient des fortunes pour leurs services, on voit très bien où pourraient être les conflits d’intérêts, non ?
Et ce sont ces boîtes d’intérim multimillionnaires qui nous accusent, nous, de fraude…
C’est l’hôpital qui se fout de la charité !
En gros, elles nous accusent de nous entendre avec d’autres syndicats indépendants dans le cadre du processus électoral, pour faire échouer la signature des protocoles d’accords préélectoraux.
Il est vrai que nous sommes atterrés par les conditions de représentation du personnel dans ces boîtes et que nous voulons (nous devons) faire obstacle aux accords toxiques qui sont signés par des syndicats subventionnés par l’Europe.
Pourquoi ces accords sont toxiques ? Deux exemples.
- Les accords sur le vote électronique pour élire les représentants du personnel. Ce type de vote totalement opaque pour les organisations syndicales est entièrement organisé et contrôlé par les directions. Tout est informatisé, il n’y a plus de dépouillement physique des urnes, il n’y a aucun contrôle humain… C’est un recul démocratique majeur qui se développera rapidement au niveau national.
Et ce n’est pas nous qui le disons, lisez vous-même l’article des Echos du 13 septembre 2018 : Voxaly, spécialiste du vote à distance, rejoint Docapost | Les Echos
« Ce marché est poussé par la volonté de modernisation de l’action publique », mentionne Olivier Vallet, PDG de Docapost. « Le volume d’élections à venir est donc colossal », confirme Emmanuel Grua qui imagine aussi, à dix ans, la digitalisation des votes politiques.
2. Autre exemple, celui de la centralisation de la représentation du personnel, au détriment du syndicalisme de proximité et de terrain que nous prônons.
Chez Adecco, des syndicats acceptent qu’il n’y ait qu’un seul CSE (35 élus maximum) pour s’occuper d’un périmètre géographique énorme de 45 000 salariés.
Chez Manpower : un seul CSE pour s’occuper d’un périmètre géographique de 29 000 salariés.
Comment peut-on accepter ça ?
Donc, nous faisons bloc avec d’autres syndicats indépendants et/ou revendicatifs pour peser dans les réunions de négociation des élections des futurs représentants du personnel. Oui en effet.
De la même manière que les grandes organisations qui sont aujourd’hui en intersyndicale et font bloc contre la réforme des retraites.
Et parce que nous faisons bloc (et pour nous virer du paysage des élections), Adecco, Manpower, Randstat et CRIT nous accusent de FRAUDE.
Elles ne manquent pas de toupet quand on connaît leur histoire récente.
En effet, en 2009, Adecco, Manpower et VediorBis ont été condamnées pour entente.
L’Autorité de la concurrence leur a infligé une amende de 94,4 millions d’euros parce qu’elles échangeaient des informations entre elles pour s’accaparer le marché.
Et de fait, elles couvraient 70% du marché français et répondaient à 90% de la demande des « grands comptes », générant un surcoût pour les entreprises utilisatrices et des conséquences sur l’emploi intérimaire se chiffrant à plusieurs dizaines de millions d’euros, selon l’Autorité.
Donc, nous accusez nous d’entente et de fraude, c’est l’hôpital qui se fout de la charité.
Adecco, Manpower, Randstat et CRIT auront beau nous attaquer, nous ne lâcherons rien.
Et c’est parce qu’ils savent que nous ne lâchons rien qu’ils nous attaquent. Donc, si vous êtes intérimaire ou permanent dans une boîte d’intérim et que vous voulez que le rapport de force change vis-à-vis de ces directions toutes puissantes, rejoignez-nous et présentez-vous sur nos listes !
Pour cela, contactez-nous, on vous explique tout !
Tenez bon on est là !