Le Syndicat contre attaque en écrivant un courrier recommandé au Préfet de police, Didier Lallement, suite à La Marche des Pouvoirs du 19 décembre 2020.

Pour sa première manifestation déclarée, le Syndicat des Gilets Jaunes avait envoyé à la Préfecture de Police de Paris un parcours symbolique, appelé La Marche des Pouvoirs, comprenant les trois pouvoirs que compte notre Constitution :

  • le pouvoir judiciaire (Conseils d’État et Constitutionnel)
  • le pouvoir législatif (Assemblée Nationale et Sénat)
  • le pouvoir exécutif (Matignon et rond-point des Champs-Elysées)

Un beau parcours qui finissait en beauté place de l’Étoile.

Le Préfet de police, Didier Lallement, a interdit en quasi totalité La Marche des Pouvoirs en ne nous laissant que 300 mètres autorisés, de la place du Palais Royal au pont des Arts.

Ceci est pour nous, déjà, une atteinte à notre liberté de manifester. Car nous n’admettons pas que soient « sanctuarisés » ces maisons du peuple que sont notamment l’Assemblée Nationale et le Sénat.

Les gens qui y travaillent sont payés par le peuple et sont sensés nous représenter. De quel droit nous interdit-on d’y manifester pacifiquement ?

Ensuite la façon dont s’est déroulée la manifestation.

On sort du métro, on se retrouve nez à nez avec un camion à eau et on voit des camions de CRS à perte de vue. On est encagés par les forces de l’ordre du début à la fin, on nous presse pour nous disperser avant la fin de la manifestation, on nous compacte comme des déchets pour nous jeter dans une unique bouche de métro, qu’on le veuille ou non.

Ce n’est pas ainsi que nous concevons la liberté de manifester et de circuler. Et il n’est pas question de s’adapter à ces démonstrations de force permanentes dignes d’un pays totalitaire.

Donc, nous avons écrit et envoyé ce jour au Préfet de police, Didier Lallement, un courrier recommandé avec accusé de réception. Le voici :


LETTRE RAR

Objet : Rappel à l’ordre

Monsieur le Préfet,
Nous vous faisons part de nos observations suite à la manifestation la « Marche des Pouvoirs » qui a eu lieu le 19 décembre 2020, dans sa partie non interdite de 300 mètres, allant de la place du Palais Royal au pont des Arts.
En appliquant votre technique de « l’encagement », plus communément appelée « nasse », et en nous obligeant à conserver un cortège le plus compact possible, vous avez enfreint les décrets prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19, dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, qui précisent en leurs articles 1 que : « Afin de ralentir la propagation du virus, les mesures d’hygiène définies en annexe 1 au présent décret et de distanciation sociale, incluant la distanciation physique d’au moins un mètre entre deux personnes, dites barrières, définies au niveau national, doivent être observées en tout lieu et en toute circonstance.»
Par ailleurs, en fin de cortège, en instaurant une nasse statique, vous avez privé de liberté pendant plusieurs heures des personnes contre leur volonté et sans aucun cadre juridique.
Vous avez ainsi violé, entre autres, l’article 9 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 qui précise que : « nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé. »
De même, en empêchant les personnes d’exercer leurs besoins naturels pendant 5H tout au long de la manifestation, vous vous êtes affranchi de l’article 5 de cette même Déclaration qui précise que : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradant. »
En fin de cortège, non seulement vous avez anticipé l’heure officielle de dispersion, qui était prévue à 18h00, mais en plus vous avez rétréci petit à petit la nasse, poussant les manifestants sans ménagement dans la seule station de métro ouverte, nous privant ainsi de notre liberté de circuler librement tout en mettant en irrégularité les personnes ne disposant pas de titre de transport.
Nous pourrions ainsi macroscopiquement démontrer que vos modes opératoires ne valent pas mieux que ceux des pays dits totalitaires et que vous abusez de votre pouvoir, sous couvert de faire régner l’ordre, en mettant en œuvre des méthodes qui choqueraient l’opinion publique si elles étaient appliquées à des animaux.
Nous vous demandons de bien vouloir nous indiquer les raisons qui vous ont autorisé à retenir et à enfermer contre leur volonté durant plusieurs heures, en dehors de tout cadre juridique, des personnes qui revendiquent leurs droits les plus élémentaires, dont celui de vivre dignement.
Devant votre attitude irresponsable, qui consiste à créer deux camps au mépris de toute règle démocratique, nous vous demandons de faire cesser ces troubles manifestement illicites et de respecter les textes qui encadrent et consacrent la liberté de circuler, de manifester et de se rassembler pacifiquement.
Sans réponse favorable de votre part, nous saisirons les juridictions compétentes, y compris en dehors de nos frontières, pour obtenir justice et rendre vos méthodes publiques.
Cordialement, l’union des Syndicats Gilets Jaunes

Nous attendons sa réponse et lutterons encore et encore contre les méthodes liberticides et répressives d’un pouvoir devenu fou.

En attendant, nous redéclarons La Marche des Pouvoirs, allant s’il le faut jusqu’au Conseil d’État pour obtenir le droit, bien légitime, de manifester et de porter nos revendications devant les maisons du peuple.

3 Commentaires

  1. Bonjour, vive les Gilets Jaunes, vive la France 🇫🇷🇵🇫🎗️🕊️🐓🗽🗼🍀♥️ ! Force et Honneur ! Nous allons vaincre la dictature nazitaire de l’usurpateur de l’Élysée et son régime de criminels ! Oligarchies 🇪🇺💉⚰️🚾🔚👹🤡, dégages ! Destitution ! Tout ce « beau linge » en prison ! Pensées pour toutes les victimes de cette répression féroce, des violences de la milice du régime criminel macroniste !