Le désordre, c’est l’ordre. Arrêt sur image

« Tout se perdait dans le brouillard.
Le passé était raturé, la rature oubliée et le mensonge devenait vérité. »
Georges Orwell, 1984

Arrêt sur image ce matin dans le métro.

Je regarde les gens qui ne se regardent pas.
J’écoute les bruits assourdissants du train, que personne n’entend.

Mon esprit bloque sur ce paradoxe.

Chacun est dans son monde, hypnotisé par son écran.
Au centre de son univers.
Et pourtant le conformisme écrase les consciences.
Et l’Histoire se répète, encore et encore.

Mais suis-je bête, c’est lié.
Évidemment !
On s’abrutie de jeux, d’images, de vidéos qu’on « scrolle » à l’infini.

Tiens en anglais, « scroll » veut aussi dire « spirale ».

On a reçu des messages, des mails, auxquels il faut répondre tout de suite. On est dans la vie, dans le présent, là, immédiatement, important, action réaction.

On a plus le temps de penser. Non : on ne veut plus prendre le temps de penser.

Le désordre, c’est l’ordre. Ça tourne en boucle dans ma tête.

Alors non, je ne découvre pas.

Mais là ça me pénètre complètement. Comme une énergie qui pulse à l’intérieur.
La force des paradoxes. La puissance du conformisme.

Et les jours qui s’assombrissent jusqu’à devenir noirs.

Arrêter la spirale pour ne pas tomber.

Arrêt. Je descends.

Je marche jusqu’à mon bureau, je monte les escaliers, j’ouvre la porte.

Et je vois, sur mon fauteuil, mon gilet jaune.

Plus qu’une image, un symbole. Je veux m’arrêter sur ce symbole.

Tous ces gilets jaunes, « réfléchissants » et fraternels, qui portaient la lumière.
Tout peut retrouver du sens. De l’ordre dans le désordre.

  • Une vie digne pour tous.
  • La liberté, la justice dans tous les domaines.
  • La fraternité, l’entraide.
  • L’instruction, la mémoire.
  • L’humanisme.
  • L’intelligence.

Ces valeurs absolues et non négociables.

« ON NE LÂCHERA RIEN ! »

Le Syndicat des Gilets Jaunes